osteopathie cranienne

Que faire quand j'ai peur que ça craque chez l'ostéopathe ? Techniques fonctionnelles vs techniques structurelles

L’ostéopathie est une thérapeutique très complète, et contrairement à ce que nombre de ses détracteurs veulent bien admettre, il existe de nombreuses publications [1] justifiant de son efficacité.

Aussi, elle inclut une dizaine de méthodes allant de méthodes structurelles (celles qui craquent en mettant en tension des structures articulaires ou musculaires) aux méthodes fonctionnelles (très douces et sans craquement puisque sans mise en tension de structures, d’où le nom de “fonctionnelles” - Jones, Sutherland, Magoun, Baker, etc.). Un bon ostéopathe n’est pas un ostéopathe qui fait craquer ou pas, c’est un ostéopathe capable de maitriser toutes ces techniques. Ceci permet réellement de s’adapter à tous types de patients et de pathologies.

Cet article va développer les grands principes de la technique de Jones. Elle a été développée par le Dr L. H. Jones.

Technique de Jones

Principes

Le grand principe réside dans le fait que la plupart des douleurs trouvent leur origine dans la contraction d’un muscle antagoniste à distance de l’endroit où elle est ressentie. Par exemple, la contraction spasmodique du muscle psoas (localisé sur la face antérograde-latérale des vertèbres lombaires) peut entrainer une douleur lombaire. Ceci est très fréquent, et même si ce n’est pas le sujet de cet article, dû à un mode de vie sédentaire.

Le traitement se déroule en plaçant passivement la zone que l’on souhaite soulager. Le principe est d’avoir un contact doux en maintenant le patient pendant environ 90 secondes en tension musculaire minimale. Le confort doit être total. Par exemple, sur un blocage cervical, on va aller dans le sens de la contraction du muscle pendant 90 secondes, afin que ce muscle se relâche. C’est le principe du “counterstrain”.

Même si cette méthode a été développée de manière empirique, elle a été depuis vérifiée par des études scientifiques. Le mécanisme de cette technique est lié au réflexe myotatique. En effet, quand un muscle est étiré durant un certain temps, une contraction réflexe de celui-ci va se provoquer. C’est ce qui permet de rester debout en maintenant un tonus musculaire - C’est le rôle du fuseau neuromusculaire [2]. Cependant, parfois cet équilibre proprioceptif est menacé quand les capteurs nerveux qui en sont responsables sont surexcités! [3] C’est ce qui se produit dans le lumbago ou dans le torticolis par exemple. Ce réflexe est un réflexe local n’impliquant par le cerveau, mais uniquement la moelle épinière. On conserve ce réflexe dans des cas de paralysies (réflexe rotulien par exemple).

Si je suis assis trop longtemps dans un canapé trop mou, et que je me lève trop vite, il se produit un étirement trop brusque (“strain” défini par Jones) de muscles étant préalablement passifs et relâchés - C’est l’explication empirique de Jones. Le but de la technique est de rétablir une tonicité musculaire ainsi qu’une mobilité articulaire normale.

Diagnostic

Le diagnostic est une écoute du corps. Ceci peut paraitre un peu abstrait mais cette écoute vise à chercher des “tender points” - des points de tension musculaire.

On ressent ces points assez aisément avec l’expérience. Toute la difficulté reside dans le fait de les analyser et de connaitre leur anatomie précise afin de savoir à quelle structure précise ils correspondent, et connaitre la technique à appliquer pour les détendre.

Il est important d’avoir effectué un interrogatoire complet en amont puisque technique douce ne signifie pas sans risque. Certaines positions de traitement sont incompatibles avec certaines pathologies, comme l’insuffisance vertébro-basilaire par exemple (sténose au niveau du tronc basilaire).

Conclusion

Le craquement n’est pas forcément nécessaire en ostéopathie [4]. Il faut simplement se référer à un ostéopathe bien formé et qui soit à l’écoute de vos symptômes.